Nous avons récemment eu l’occasion de travailler main dans la main avec Learnylib sur un projet de formation en ligne pour les assistant(e)s dentaires. On avait très envie de vous partager cette première expérience du e-learning.
Une formation 100% digitale
Learnylib est un organisme de formation qui s’adresse aux professionnels de santé dont les chirurgiens-dentistes. On y retrouve notamment des thématiques telles que « Le bridge complet sur implants » ou « l’extraction implantation immédiate en secteur antérieur ».
Concevoir une formation avec une nouvelle thématique ? Aucun problème, nous avons l’habitude de cela. Par contre déployer un projet aussi concret en digital ça rendait la tâche un peu plus ardue.
« Tout le travail préparatoire de formation est identique qu’on la déploie en présentiel ou en e-learning, explique Jo-Han-Green Payet. C’est au moment de transformer les fameux travaux pratiques que les choses se sont compliquées. Les formations à destination des chirurgiens-dentistes utilisent des cas concrets avec une iconographie spécifique à chaque étape du traitement, mais pour le travail instantané d’un assistant dentaire au fauteuil… Je n’avais rien sous la main »
L’équipe de Learnylib entend la problématique et apporte tout de suite une solution. « Il m’ont proposé de répartir le temps de tournage entre le studio d’enregistrement et un cabinet dentaire partenaire pour filmer des cas concrets. Tout était solutionné et le projet a pu ainsi voir le jour ».
Le tournage de la formation
« Aujourd’hui quand je regarde le résultat je trouve ça superbe, mais quand il a fallu parler seule toute une journée devant une caméra je reconnais avoir eu quelques doutes. Il faut parfois se reprendre 4 ou 5 fois pour énoncer une phrase que l’on connait pourtant sur le bout des doigts : on a le sentiment de ne plus maitriser son sujet. »
L’absence de participants bouleverse aussi toute l’animation de la formation « C’est ce qui rend l’ensemble vivant : l’interaction avec de vraies personnes. Ça permet d’approfondir certains sujets, de passer plus vite sur d’autres en fonction des gens. On en ressort toujours plus riche de l’expérience et des interrogations des autres. La caméra reste impassible en tout temps, c’est déroutant de n’avoir aucun retour sur ce qu’on dit. »
Le deuxième jour le tournage a lieu dans un cabinet dentaire. « Là je retrouvais des éléments concrets et ça prenait beaucoup plus de sens. À quoi sert instrument ? Comment le tenir ? Comment optimiser son utilisation ? Tout se liait progressivement avec la journée de la veille. »
Le bilan
Il faut saluer le savoir-faire de l’équipe de montage, c’est grâce à eux que tout prend forme. « L’expérience est vraiment intéressante, si c’est un peu déroutant au départ je pense qu’on a aujourd’hui la possibilité d’apporter un vrai support digital pour une profession pourtant très manuelle et technique. Les premiers retours font chaud au cœur, c’est donc très positif et encourageant. Je suis contente d’avoir pu apporter des éléments constructifs à des personnes physiquement loin. C’était un vrai projet d’équipe et de formation à la fois et le moment était aussi sympathique et convivial que professionnel et pédagogique. »
On entend souvent que l’art dentaire est synonyme de métier passion… C’est bien ce qui caractérise la trajectoire professionnelle de Garance, assistante dentaire depuis 2016. Elle nous raconte ici une reconversion réussie et son expérience de la formation en tant qu’assistante dentaire.
Garance souhaitait travailler dans un métier de soin mais également auprès des animaux. « J’étais passionnée d’équitation et donc je suis devenue cavalière-soigneuse à vingt ans. »
Tout est parfait dans le meilleur des mondes durant quinze ans, puis un besoin de changement apparait.
« Plus le temps passait plus ça devenait difficile. Je prenais 36 ans, et je me posais des questions. Travailler avec les animaux c’est accepter d’être dehors par tous les temps. Pas de grasses matinées, le week-end on est sur les terrains de concours : la vie sociale finit par en prendre un coup. »
Garance veut se reconvertir et reste sur son idée première « Je voulais soigner mais je me suis rendue à l’évidence : il fallait faire une croix sur le secteur animalier »
Reconversion assistante dentaire
C’est l’idée du soin pour autrui qui reste. « Travailler dans le médical m’avait toujours tenté mais reprendre toutes mes études à mon âge était impossible. » C’est Pôle Emploi qui va lui ouvrir une nouvelle voie…
« Il y avait des annonces pour le métier d’assistante dentaire. Je ne connaissais pas cette profession mais le descriptif m’a tout de suite plu : ça cochait toutes les cases. C’était un métier du soin et la formation était courte et rémunérée, ce qui était idéal d’un point de vue financier. »
Garance va d’abord réaliser une immersion professionnelle dans un cabinet dentaire pour découvrir le métier pendant 3 semaines. « Soins conservateurs, prothèse, détartrages : j’ai été dans le bain tout de suite ! Non seulement ça m’a plu et ça a confirmé mon intérêt pour ce poste mais en plus ça a été hyper formateur.
Lorsque j’ai par la suite intégré un cabinet dentaire pour faire ma formation initiale avec la CNQAOS je n’étais déjà plus en phase de découverte : je connaissais les protocoles de base de stérilisation, j’avais des notions de travail à 4 mains et puis surtout à 36 ans c’était un vrai projet qui m’amenait là. Je n’ai pas choisi cette formation par hasard ».
Si la formation initiale de Garance se passe bien elle enchainera néanmoins plusieurs expériences avant de trouver le cabinet dans lequel elle travaille aujourd’hui depuis 4 ans. « Ça n’a pas toujours été simple de trouver ma place au départ et j’ai dû quitter deux cabinets parce que l’ambiance de travail ne me convenait plus ou pas. Je regrette vraiment cette difficulté à communiquer au sein des cabinets. Cela crée souvent des troubles alors qu’à la base il s’agit d’ajustement mineurs à faire pour que tout redevienne fonctionnel. »
La formation d’assistante dentaire
Après lorsqu’elle intègre son cabinet actuel, Garance repart aussitôt en formation « Franchement c’est une belle surprise ! J’ai la chance de travailler avec quelqu’un qui m’inclut dans ses formations, du coup je continue d’actualiser mes compétences régulièrement. Il n’y a pas de limites avec ce métier, on en a toujours à apprendre. Le praticien avec qui je travaille s’est formé en implantologie, je l’ai suivi avec une formation dédiée à mon métier. Là on va enchainer avec une formation sur la prophylaxie et les méthodes de prévention et de motivation à l’hygiène. »
Plus tard Garance aimerait bien compléter ses compétences avec une formation en gestion des conflits : « Quelque chose de plus axé Management, je suis certaine que ça peut aider à mieux travailler ensemble » explique-t-elle avec une réelle appétence.
Aujourd’hui Garance est à l’aise dans son poste « Sincèrement j’aime tout ce que je fais ; j’ai un penchant plus net pour les extractions de dent de sagesse que pour l’endodontie c’est certains mais il n’y a pas vraiment d’acte dentaire qui me rebute. La grosse difficulté du poste est à mon sens au niveau du secrétariat. On en a une image assez simpliste alors qu’en fait c’est un poste clé. Les patients sont en demande toute la journée au téléphone, organiser le planning n’est pas aussi simple que ça en a l’air et il faut maitriser toute la paperasse liée à la CCAM et aux mutuelles. Nous avons la chance d’avoir une assistante dédiée au secrétariat désormais car j’avoue que c’est un travail à plein temps et que je suis heureuse de pouvoir me concentrer sur le travail à 4 mains au fauteuil depuis son arrivée. »
Un conseil pour une assistante dentaire
C’est un conseil qu’on m’a donné en formation à la CNQAOS et je reconnais qu’il me sert au quotidien : « Organiser le planning du cabinet dentaire de façon cohérente. C’est la clé de tout : le bon roulement du matériel, les périodes d’attention ou de fatigue ; ça permet aussi d’éviter de se retrouver avec une tonne de stérilisation à faire le soir avant de partir. Ça engendrera des heures supplémentaires non-prévues et c’est source de conflit pour tout le monde à la fin. Et aussi je pense qu’il faut mettre un peu de distance avec la vie privée. C’est un métier passionnant mais il n’a rien de calme, plan-plan, tranquille. Les moments de repos sont importants, il faut les savourer et savoir déconnecter. »
Si Garance aime bien passer du temps à scroller sur les réseaux sociaux elle n’y trouve pas beaucoup d’éléments de progression « Il y a un peu à boire et à manger sur les réseaux. On est plus dans le divertissement et le bureau des plaintes que dans le partage de cas cliniques et de problématiques concrètes. Quand je me questionne sur un sujet précis je préfère aller sur les forums comme celui d’Eugenol, il y a de la bonne humeur aussi mais on a plus d’échanges sur des cas cliniques.
Le futur au cabinet dentaire
Et dans 10 ans ? Comment imagine-t-elle sa profession ? C’est certain que je ne serais pas contre une évolution vers les assistantes dentaires de niveau 2 voire vers de postes d’hygiénistes en France. Il faudrait officialiser certaines pratiques courantes dans les cabinets et réactualiser un peu la fiche métier. Moi, je suis fière aujourd’hui d’être assistante dentaire qualifiée. C’est une profession qui demande beaucoup, on a des journées intenses et notre rôle de soutien est aussi important envers les praticiens qu’envers les patients. Garance adore le lien avec ses patients « Bien sûr il y a des périodes plus compliquées que d’autres et on ne s’entend pas avec tout le monde. Mais dans l’ensemble le contact humain est vraiment un des aspects les plus gratifiants de ce métier. Et les boites de chocolats de fin d’année ne gâtent absolument pas la qualité de cette relation ; bien au contraire », dit-elle avec un sourire gourmand.
Aujourd’hui, l’implantologie est une discipline quotidienne en odontologie, accessible à l’omnipraticien, permettant de répondre à une demande croissante des patients pour des restaurations fixes et durables. D’après Lindquist et coll. (1), Roos et coll. (2), on constate un taux de survie élevée sur les dispositifs bénéficiant d’une maintenance en implantologie adéquate.
Avant toute chirurgie implantaire, un bilan parodontal doit être effectué ; la maladie parodontale doit être traitée et stabilisée. Cependant, si le taux de réussite des implants est aujourd’hui incontesté, leur durée de vie dépend néanmoins d’un entretien minutieux et d’une surveillance régulière. C’est pourquoi il est important d’effectuer une « maintenance implantaire ».
La maintenance parodontale et péri-implantaire reste en conséquence une étape essentielle du plan de traitement. Elle a comme objectif d’assurer à long terme la pérennité de nos traitements ; de prévenir les réactions inflammatoires des tissus mous (mucosite), les pertes d’attaches et les récidives de la maladie parodontale, les péri-implantites (Axelsson et coll., 3).
Nature des complications implantaires au cours de la maintenance
On peut observer deux types de complications :
Les complications infectieuses : comme pour les racines des dents, les implants subissent des agressions externes (bactéries, aliments acides…). des pertes progressives des tissus autour de l’implant peuvent s’observer (péri-implantite). Ce phénomène infectieux est causé entre autres par un nettoyage insuffisant autour des implants.
Les complications mécaniques : plus rares, ces complications peuvent être des fractures des implants eux-mêmes (col implantaire), ou des vis qui servent à fixer la prothèse dans l’implant.
Fréquence des séances de maintenance
Elle dépend des facteurs de risque du patient qui sont selon Heitz-Mayfield (4) : l’hygiène buccale, les antécédents des maladies parodontales et le tabagisme. Pour Axelsson et coll. (5), la fréquence des maintenances doit être de 2 à 4 fois par an. Une hygiène buccale inadaptée constitue un risque important dans le développement d’une affection péri-implantaire ; elle sera encore plus fréquente chez les patients fumeurs.
Antécédents de la maladie parodontale
Ils constituent un risque de développement d’une pathologie péri-implantaire. Axelsson et coll. (5) ont étudié sur 30 ans une population de 257 patients traités pour une parodontite chronique, puis suivis par des séances de maintenance : le niveau d’attache est stable sur plus de 95 % des sites. Seuls 3 % des sites ont une perte d’attache supérieure à 2 mm en 30 ans. Mais rappelons qu’en Suède, le suivi par des hygiénistes assure un niveau d’hygiène et de contrôle de la plaque bactérienne sans commune mesure avec des pays comme la France…
Montje et Coll (2016) (6), dans une revue systématique et une méta-analyse, aboutissent à des résultats très différents : les péri-implantites concerneraient 1 à 47% des implants.
L’ensemble de la littérature scientifique a démontré que les individus susceptibles à la parodontite sont plus exposés aux destructions péri-implantaires d’origine infectieuse. Roccuzzo et coll. (7), étudiant 101 patients atteints d’une parodontite chronique qui ont été traités et implantés, suivis sur dix ans, ont montré que les implants semblent plus susceptibles aux pertes d’attache que les dents.
Pour Pjetursson et coll. (8), les patients atteints de parodontite, présentant des poches résiduelles supérieures ou égales à 5 mm à la fin du traitement actif présentent un risque significatif de développement d’une péri-implantite autour des implants.
Tabagisme
Il est démontré dans la littérature que les patients fumeurs sont plus susceptibles de développer une péri-implantite. Malgré tout, une bonne hygiène et un suivi régulier permettent d’assurer dans la majorité des cas une stabilité des tissus péri-implantaires (fig.1 et 2). Une négligence des maintenances régulières et ne hygiène inadéquate conduira inévitablement à une péri-implantite (fig.3).
État de santé général
Tenir compte des pathologies d’ordre général notamment les maladies ou traitements immunodépresseurs ; le diabète non équilibré ; polyarthrite rhumatoïde, etc.
Le déroulement d’une séance de maintenance
Si la formation initiale des praticiens en implantologie n’a pas prévu d’aborder le sujet des échecs et des complications il est important de se renseigner auprès de confrères plus expérimentés ou de se former sur cet aspect de la discipline.
L’interrogatoire médical
Il vise à remettre à jour le questionnaire médical initial.
L’examen clinique
Il comprendra :
La visualisation du biofilm à l’aide de colorants :
Coloration directe passive : exemple : l’érythrosine (pastilles ou liquide), colorant rouge.
Coloration différentielle : phloxine B (Papilli-plak test Gencibrosse) colorant les bactéries aérobies en rose et les anaérobies en bleu (fig 4 et 5).
Coloration active : fluorescéine, révélant le biofilm en lumière bleue (système Flag for B Led Acteon).
Ces colorants permettent également la mesure de l’indice de plaque du patient.
Intérêt du microscope : Celui-ci permet de montrer au patient le biofilm et les bactéries mobiles, permet l’identification de plusieurs morphotypes et en particulier les spirochètes dans les maladies parodontales actives, permet de visualiser le rapport entre bactéries mobiles et non mobiles, de rechercher la présence de parasites (fig 6).
L’examen du parodonte : Heitz- Mayfield et coll. (4), proposent l’utilisation d’outils de diagnostics ou d’examens essentiels lors de la maintenance :
La sonde graduée en métal ou en plastique doit être utilisée avec une pression légère (0,25 N) pour le sondage des poches ; elle permet de diagnostiquer les maladies parodontales et péri-implantaires. La plus intéressante est certainement la sonde graduée UNCPCP15 de Hue Friedy (graduée tous les mm).
L’augmentation de la profondeur de poche au sondage peut être associée à une perte d’attache et à une perte osseuse péri implantaire.
La recherche du saignement au sondage, qui indique la présence d’une inflammation péri-implantaire.
La suppuration est souvent associée à une perte osseuse péri-implantaire.
La mobilité peut survenir lorsque la vis des structures prothétiques se dévisse. L’examen radiologique permet d’objectiver une perte osseuse péri-implantaire.
Nettoyage
Nettoyage quotidien du patient : Remotiver le patient et revoir la technique de brossage quotidien notamment au niveau des zones difficiles d’accès.
Brossage quotidien, 2 à 3 fois par jour avec une brosse manuelle souple ou électrique, permet l’élimination du biofilm (fig 7).
Utilisation de brossettes interdentaires ou du fil dentaire pour le nettoyage des espaces interdentaires. Les brossettes doivent avoir une taille suffisante de sorte à pouvoir éliminer par friction le biofilm interdentaire (fig 8).
Utilisation de brossettes monotouffes
Utilisation du stimulateur gingival pour l’élimination de la plaque au niveau du sulcus. Prévenir le patient de ne pas arrêter le brossage en cas d’éventuels saignements, signes d’inflammation.
Nettoyage professionnel
C’est l’élimination du tartre et du biofilm par le praticien : débridement des surfaces dentaires et implantaires grâce aux inserts montés sur ultrasons. L’objectif est d’éliminer le biofilm et/ou le tartre s’il y a lieu tout en préservant l’état de surface implantaire (Atieh et coll., 9). Utiliser plutôt des inserts en plastique pour le débridement des surfaces implantaires qui permettent une bonne élimination du biofilm, sans changer l’état de surface des implants (Speelmann et coll. 10) ; Schmage et coll. (11) observent cependant la présence de débris dus à l’usure de l’instrument.
Le curetage et le surfaçage avec les curettes de Gracey se font de préférence avec des curettes plastifiées lors de la maintenance autour des implants, ou des inserts Titane Protect (fig 9).
L’irrigation avec l’utilisation de bain de bouche, à 0,2 % de chlorhexidine, est efficace sur la réduction de plaque et de l’inflammation gingivale.
L’aéropolisseur avec du bicarbonate de sodium en supra-gingival (Geursolley et coll. 12, Schwarz et coll. 13), de la glycine ou de l’Erythritol en sous-gingival, permet selon Tastepe et coll. (14), la suppression des endotoxines bactériennes dans 84 à 98 % des cas et l’élimination du biofilm à 100 %.
La thérapie photodynamique enfin est une méthode efficace pour réduire la concentration bactérienne sur les surfaces implantaires (Marotti et coll. 15). À défaut, le polissage peut être réalisé avec des cupules ou brossettes et une pâte à polir.
Conclusion
De nombreuses études montrent des échecs implantaires chez les patients qui ne sont pas régulièrement suivis en maintenance (Pjetursson et coll. 8). La maintenance permettra de prévenir l’apparition de complications infectieuses autour des restaurations implanto-portées. C’est une étape importante et une obligation après le traitement implantaire, pour assurer la pérennité de nos traitements lors de la prise en charge de nos patients. Une information éclairée est indispensable, démontrant l’importance de leur implication quotidienne et du suivi une fois le traitement « actif » terminé.
Bibliographie
1. Lindquist, L.W., Carlsson, G.E. & Jemt, T. A prospective 15-year follow-up study of mandibular fixed prostheses supported by osseointegrated implants. Clinical results and marginal bone loss. Clinical Oral Implants Research 1996; 7: 329– 336.
2. Roos Jansacker AM, Renvert H, Lindahi C, Renvert S. Nine to fourteen year follow up of implant treatment, Part III : factors associated with peri implant lesions. Journal of clinical periodontology 2006 ; 33 : 296- 301.
3. Axelsson P., Nyström B, Lindhe J. The long term effect of a plaque control program on tooth mortality, caries and periodontal disease in adults. Results after 30 years of maintenance. J Clin Periodontol 2004 ; 31 : 749-7574
5. Axelsson P, Lindhe J : The significance of maintenance care in the treatment of periodontal disease. J. Clin Perio 1981 ; 8 : 281 – 94.
6. A Monje, L Aranda , K T Diaz , M A Alarcón , R A Bagramian, H L Wang , A Catena.- Impact of Maintenance Therapy for the Prevention of Peri-implant Diseases: A Systematic Review and Meta-analysis. 2016 Apr;95(4):372-9.
7. Roccuzzo M, Bonino F, Aglietta M, Dalmasso P. Ten year results of a three arms prospective cohort study on implants in periodontally compromised patients. Part 2 :clinical results. Clin Oral Implants Res 2012 ; 23 : 389-395.
8. Pjetursson BE, Helbling C, Weber H.P, Matuliene G, Salvi GE, Brägger U, Schmidin K, Zwahlen M, Lang NP. Peri implantitis susceptibility as it releates to periodontal therapy and supportive care. Chir Oral Implants : Res 2012 ; 23 : 888-894).
9. M. A. Atieh, N. H. Alsabeeha, C. M. Faggion Jr., and W. J. Duncan. The frequency of peri-implant diseases: a systematic review and meta-analysis. Journal of Periodontology; 2012.
10. Speelmann J A, Collaert B, Klinge B. Evaluation of different methods to clean titanium abutments. A scanning electron microscopic study. Clin Oral implants Res. 1992 Sep ; 3 (3) : 120-7.
11. Schmage P, Thielemann J, Nergiz I, Scorziello TM, Pfeiffer P. Effects of 10 cleaning instruments of four different implant surfaces. Int Oral Maxillofac Implants. 2012 Mar-Apr, 27-2 : 308-17.
12. Geursolley J C. A meta analyses of six month studies of antiplaque and antigingivitis agents. J.Am. Dent. Assoc 2006 ; 137 : 1657-1657. 12. F.
13. Schwarz, D. Ferrari, K. Popovski, B. Hartig, and J. Becker. Influence of different air-abrasive powders on cell viability at biologically contaminated titanium dental implants surfaces. Journal of Biomedical Materials Research 2009; Part B, vol. 88, no. 1, pp. 83–91.
14. C. S. Tastepe, R. van Waas, Y. Liu, and D. Wismeijer. Air powder abrasive treatment as an implant surface cleaning method: a literature review. The International Journal of Oral & Maxillofacial Implants; 2012; vol. 27, no. 6, pp. 1461–1473.
15. J. Marotti, P. Tortamano, S. Cai, M. Simões Ribeiro, J.E. Miranda Franco et T.T. de Campos. Decontamination of dental implant surfaces by means of photodynamic therapy. Lasers Med Sci 2013; 28:303–309
Lorsque nous avons sélectionné nos formateurs pour le Cycle Complet en Implantologie il a fallu décider qui animerait la session au laboratoire d’anatomie de la faculté de Lyon. Après un léger silence, c’est Emmanuel Cohen s’est proposé spontanément. « Je vais le faire : après tout j’anime la session consacrée aux gestes en implantologie, ça me semble normal de poursuivre avec les pièces anatomiques. Et puis je trouve ça passionnant l’anatomie. » Si la chirurgie est au cœur de sa pratique, ce n’est pas un hasard : c’est un vrai projet de carrière depuis le début de ses études.
Emmanuel est né au Maroc en 1967 mais sa famille quitte le pays alors qu’il n’a que 4 ans pour s’installer à Bolbec en Normandie. Petit, il rêve d’être « sportif professionnel » « Quel sport ? Aucune idée, cela importait, peu mais je me voyais vraiment champion de quelque chose. Vélo, football, course à pied ou natation… J’aimais beaucoup l’idée de l’entrainement et de la persévérance ». À la maison en Normandie on a plutôt tendance à mettre en valeur les capacités scientifiques que le milieu sportif, « Mon père était chercheur en physique et ma mère prof d’anglais, alors inutile de te dire que personne chez moi n’a souhaité m’encourager dans mon projet de sportif professionnel » annonce-t-il, hilare.
À l’âge de 17 ans il obtient son bac et quitte la Normandie pour faire ses études à la faculté de médecine Montpellier. « J’ai adoré cette période. J’étais content de quitter la Normandie où je n’avais pas vraiment d’attaches hormis mes parents pour retrouver mon frère à Montpellier (ndlr : plus âgé qu’Emmanuel, son frère étudiait pour devenir cardiologue) et à l’époque la fac de Montpellier c’était un peu le Graal quand tu voulais faire médecine. »
Alors pourquoi chirurgien-dentiste ?
« La chirurgie. J’ai toujours su que je voulais faire de la chirurgie, que j’irai vers ça. Cependant je ne me voyais pas étudier pendant 10 ans. Du coup c’est la chirurgie dentaire qui s’est imposée naturellement. »
Emmanuel fini ses études brillamment et enchaine avec son service militaire au sein des sapeurs-pompiers de Paris. C’est une période durant laquelle il va devoir sortir de sa zone de confort et se confronter à des situations complexes et à l’urgence. « J’exerçais là-bas en tant que dentiste évidemment, mais au milieu des autres médecins et des pompiers. » Il participe ainsi à plusieurs reprises à des interventions diverses chez les victimes, dans la rue ou encore lors d’incendies. « J’ai dû faire face à beaucoup de situations différentes et à l’urgence. J’ai énormément appris : notamment à réagir vite en conservant au maximum de calme et de clarté d’esprit. Ce fut une période très formatrice. »
Une fois ses classes terminées, Emmanuel va faire quelques remplacements et collaborations ici et là mais il a surtout envie de s’installer à son compte dès que possible.
« En 1993, avec un copain on entend parler d’un local assez grand qui répond à nos attentes à Noisy le Grand. On visite, on voit le potentiel du lieu et on décide de se lancer dans ce projet. On partait de zéro et au bout d’un an on s’est retrouvé à travailler tous les deux à temps plein dans le cabinet ».
Pourtant une fois les premières surprises de son installation passées, Emmanuel est repris par ses premières envies « Je faisais ce métier pour la chirurgie, c’était ce qui me motivait depuis le début de mes études. On parlait de plus en plus d’implantologie mais ce n’était pas une discipline aussi populaire qu’aujourd’hui.En fait l’implantologie était un art assez confidentiel réalisé par une pincée de grands pontes. Très clairement quand l’indication d’un implant se présentait : on adressait. »
C’est finalement le sport qui va mettre Emmanuel sur le chemin de l’implantologie en 1998. « Je faisais du foot parce que mes genoux étaient encore jeunes et vaillants dit-il avec un large sourire et j’ai rencontré comme ça Eric Amsellem qui posait des implants depuis un an. Il a eu un impact très fort dans ma vision de cette discipline : il a désacralisé le truc ! C’est vraiment un détail important pour moi et j’essaye d’aller dans ce sens lorsque je forme de jeunes praticiens à l’implantologie. On a commencé à bosser ensemble sous la forme bien connue aujourd’hui de ce qu’on appelle le tutorat et j’ai débuté en implantologie comme ça. J’ai suivi une formation au collège français d’implantologie par la suite en poursuivant avec lui et peu à peu j’ai commencé à me lancer seul au cabinet. »
L’intégration de l’implantologie est une nouvelle étape pour le Dr. Cohen. Il quitte son association en 2001 pour s’installer seul dans un cabinet qui sera aménagé de façon à donner plus de confort à sa pratique en chirurgie.
Les deux premières années les chirurgies restent relativement espacées dans le planning du Dr. Cohen. « Au départ je devais faire entre 10 et 20 implants par an. Je transformais toute ma salle en bloc opératoire, je réservais une matinée entière dans mon agenda pour la pose d’un implant. Avec le recul c’était vraiment tout un cérémonial pour rassurer mon patient, mon assistante et surtout moi-même je crois. Quelque part c’était très encombrant comme procédure dans ma routine d’omnipraticien. Il m’a fallu un peu de temps et d’aménagement pour l’intégrer complètement comme un acte routinier de mon exercice. Les patients aussi ont changé leur regard sur cette possibilité dans leur plan de traitement. Aujourd’hui au cabinet, un implant c’est un soin comme un autre : ce n’est plus un évènement. »
Si sa pratique se développe assez naturellement, je lui pose plusieurs questions sur le développement de son activité implantaire.
Comment développer sa pratique en implantologie ? Comment faciliter l’intégration de l’implantologie dans son cabinet dentaire ?
« Il y a eu plusieurs éléments. Progressivement j’ai pris en charge des cas un peu plus complexes, et puis encore un peu plus complexes : ça m’a obligé à me replonger dans mes cours d’anatomie, à aller chercher l’info. À l’époque on n’avait pas la masse d’informations et de vidéos gratuites comme aujourd’hui grâce à internet. J’ai repris mon bon vieux Rouvière et je suis allé emprunter des cassettes à Garancière pour visionner des vidéos : j’y ai passé des heures. Sans un minimum de bases et d’intérêts pour l’anatomie on va rester très limité dans sa pratique. Et puis j’ai toujours aimé sortir de mon cabinet : aller à une conférence, participer à une formation, refaire cette formation quelques années plus tard, échanger avec des confrères sur mes cas, sur les leurs… Il faut sortir de son cabinet et profiter des partages d’expériences.
Ensuite j’ai évité de faire l’économie de la facilité. Dès que j’ai pu j’ai investi, j’ai changé de cabinet, j’ai déménagé ensuite à Paris… Il me fallait un bloc opératoire ou du moins une salle spécifiquement conçue et dédiée à la chirurgie. C’est en fait très simple, une fois la chir terminée, la salle d’implantologie est automatiquement préparée à repartir avec un nouveau patient. De la sorte la pose d’implant n’a rien de particulier dans mon planning, je peux l’intégrer absolument quand je veux. C’est la même chose pour les instruments et le matériel : travailler avec une empreinte optique et des iPhysio® par exemple c’est un confort indéniable pour le patient, pour mon équipe, pour le laboratoire et donc un énorme bénéfice de temps et de sérénité pour moi. »
Pose d’implants dentaire en salle de chirurgie avec le Dr. Emmanuel Cohen
L’expérience du formateur en implantologie
L’expérience et la pratique prennent un sens différent lorsqu’il s’agit de les partager. Je lui pose la question : pourquoi avoir eu envie de devenir formateur ?
« Bien sûr c’est super agréable et on n’a rien à perdre à partager, transmettre quelque chose que je connais ne me lèse de rien. Ensuite parce que ça force à une discipline que j’aime bien : quand tu formes tu es obligé d’être organisé et rigoureux pour arriver à transmettre l’information de sorte qu’elle soit intégrée. Donc moi aussi j’en retire un bénéfice, puisque j’ai besoin d’être sûr que ce que je raconte est clair, compréhensible et établi. Du fait, ça me permet de me maintenir à flot, de ce qui se pratique, de ce qui ne se pratique plus ou moins : en fait ça m’oblige à rester bien formé dans mon métier. C’est un peu comme le sport, on ne s’inscrit pas à une compétition sans s’entrainer avec assiduité. »
Je lui fais remarquer qu’entre le triathlon qu’il aime pratiquer, le cabinet, les formations qu’il donne et celles qu’il aime suivre, il garde un rythme ultra-sportif.
« Tant que ça me plait, ça me va. J’aime bien aussi regarder des cas intéressants sur certains groupes Facebook comme « les omnis-spécialistes », je me retrouve bien dans cette dénomination. Aujourd’hui quand je vais travailler je me dis que je suis chanceux : je travaille dans un environnement qui me convient et que j’ai entièrement organisé pour ma pratique. Mon associée et moi sommes très complémentaires dans nos pratiques et nous nous entendons à merveille dit-il en riant puisque c’est son épouse. Nos assistantes sont impliquées et nous nous impliquons dans leur formation, c’est une belle équipe. »
C’est souvent comme ça qu’il est perçu par les participants Emmanuel, dynamique et percutant en formation mais toujours pertinent dans son approche. Ce qui nous touche le plus c’est de voir comment en quelques jours il les fait passer d’une notion très théorique à la prise en charge concrète d’un cas implantaire. Avec dynamisme et pertinence.
La chirurgie guidée complète en implantologie a longtemps été assimilée à un process long, complexe et coûteux. Ces dernières années les différents acteurs du marché de l’implantologie ont su s’appuyer sur les avancées remarquables du numérique pour se réapproprier l’outil et le rendre plus accessible. Désormais la chirurgie guidée complète ne se contente plus d’être un soutien du praticien expert lors de pose d’implant sur des cas complexes : on assiste à un véritable engouement pour cette technologie pour des cas de plus en plus courants.
Si votre pratique de l’implantologie n’a pas encore eu l’occasion d’intégrer ces nouveaux apports, nous vous proposons de reprendre ici quelques éléments qui pourraient vous en donner le goût…
La chirurgie guidée complète sécurise votre travail
Kit de butées, chirurgie guidée simplifiée, prise de repères, jauges de parallélisme… Il faut tout de même le reconnaitre : on ne manque plus d’outils pour s’assurer du respect de l’axe et de la profondeur. Pour autant seul le guidage du premier foret assuré par un guide chirurgical muni de douilles dédiées permet une réelle sécurité du geste. En implantologie on recherche constamment à rationnaliser nos actes et nos protocoles, la chirurgie guidée complète prend tout son sens ici. Le champ opératoire est désencombré d’une multitude d’éléments qui n’ont plus d’utilité. Le report de la planification effectuée sur la base du matching d’un fichier .STL et d’un fichier DICOM est reproduit à l’exact.
L’utilisation de punchs gingivaux exclue dès lors la présence de lames de bistouris et de sutures sur le champ opératoire. Vous diminuez ainsi énormément le risque d’exposition accidentelle au sang pour vous-même et votre équipe soignante.
Il est intéressant de regarder les résultats de l’étude parue en 2018 dans la revue Journal of Clinic Periodontology. On relève les mesures suivantes sur les marges d’erreur coronaires sur des cas d’édentations partielles :
2.11 mm de moyenne pour la chirurgie implantaire à main levée
0.97 mm de moyenne pour la chirurgie guidée complète
1.43 mm de moyenne pour la chirurgie guidée simplifiée
Pour une profession qui recherche un ajustement au micron près, cette garantie de précision est à prendre en considération.
La chirurgie guidée complète permet une meilleure prédictibilité de la prothèse finale
En améliorant le positionnement de l’implant dans l’os alvéolaire tout en respectant les contraintes physiologiques, la chirurgie guidée intervient d’emblée dans la conception de la prothèse. Les différents outils digitaux permettent une anticipation du projet prothétique. La chirurgie guidée respecte la planification effectuée par le praticien et la prothèse temporaire réalisée en fonction s’adapte mieux. On constate un meilleur respect de la biologie du patient et une meilleure cicatrisation des tissus. Le travail du laboratoire est ainsi facilité pour la phase définitive : il est fréquent qu’on reprenne la modélisation de la prothèse temporaire pour l’adapter à un matériau pérenne.
La précision offerte par les outils numériques permet également d’optimiser la biologie du patient au plus juste. En effet, le guidage permettra de placer les implants en exploitant toute la masse osseuse disponible, vos patients gagneront parfois un temps précieux dans leur plan de traitement en évitant une greffe.
Il est intéressant de prendre en compte que la planification est en soit un des premiers éléments de traçabilité permettant de justifier la qualité de vos protocoles opératoires.
Les suites opératoires sont plus courtes
Un des grands intérêts de la chirurgie guidée complète se situe dans les techniques mises en œuvre. On travaillera très souvent en « flapless ». L’utilisation d’un trépan muqueux simplifie le geste chirurgical mais c’est surtout le patient qui en retire les bénéfices :
Temps de cicatrisation réduit
Pas de réouverture de la plaie
Meilleure vascularisation des tissus (optimisation de la cicatrisation)
Pas de sutures
Moins de douleurs en post-opératoire
Si les trousses de chirurgie guidée complète dites « à la cuillère » ont longtemps été décriées comme trop complexes et peu ergonomiques, les trousses actuelles ont complètement simplifié les protocoles de forage. Les canons des forets ont été modifiés vers des formes plus triangulaires pour optimiser l’irrigation du site implantaire pendant l’intervention. Les trousses contiennent des instruments dédiés pour la préparation du site comme des punchs gingivaux ou des fraises à os pour préparer la crête osseuse.
Encore une fois, ce type d’intervention vise réellement à préserver le capital osseux et muqueux de vos patients.
La chirurgie guidée complète développe l’image de marque du cabinet dentaire
Les patients ne sont pas des « cas cliniques » mais bel et bien des consommateurs avertis et éclairés. Proposer à sa patientèle des techniques de soins à la pointe des dernières technologies a un impact très positif sur leur façon de percevoir votre cabinet. L’image de marque que vous et votre équipe transmettez sera valorisée par l’intégration de la chirurgie guidée, surtout lorsque vous prenez le temps d’éduquer votre patientèle. Mettez en valeur votre formation et votre pratique en expliquant à vos patients les intérêts et les bénéfices qu’ils en retireront. Ils seront d’autant plus enclins à entreprendre le traitement en devenant partie prenante de sa réalisation.
Se former à la chirurgie guidée complète est un vrai gage de sérieux et de qualité pour votre cabinet dentaire. C’est également l’occasion de faire monter en compétence vos collaborateurs et assistants en suivant cette formation en groupe.
En conclusion
Intégrer une nouvelle technique à sa pratique nécessite quelques aménagements que l’on connait bien : investissements financiers, courbe d’apprentissage, formation… Pour autant les bénéfices sont évidents et très rapides sur vos chirurgies implantaires :
Temps d’intervention réduit, optimisation de la réalisation prothétique pour vous
Moins d’instruments en décontamination à traiter pour votre assistant(e)
Cicatrisation optimisée, suites opératoires moins douloureuses pour vos patients
Les apports du digital en dentisterie sont aujourd’hui incontestables. Les applications en implantologie apportent une rationalisation et une simplification des protocoles mais également une plus grande prédictibilité des résultats attendus en prothèse. À l’évidence la chirurgie guidée complète permet d’offrir à une patientèle toujours plus exigeante une thérapeutique moins invasive et plus sécurisée. Deviendra-t-elle progressivement une norme dans les futurs blocs opératoires et cabinets dentaires ?
Ça y est, vous êtes prêt ! Vous avez fini votre formation ou votre Diplôme Universitaire, vous avez assistez à plusieurs chirurgies implantaires avec un de vos confère plus expérimenté. Votre cas a été soigneusement sélectionné et documenté, le devis et le consentement sont signés : il ne vous reste plus qu’à préparer la salle de votre première pose d’implant.
Même si nous sommes certains que vous êtes plus que bien préparé, nous avons tenu à vous mettre en garde une dernière fois sur quelques sujets pour vous permettre d’enfiler sereinement votre casaque stérile le jour J. Passons en revue quelques erreurs évidentes à ne pas commettre.
Vouloir investir tout le site osseux édenté
Pour rappel, les distances à respecter en implantologie sont les suivantes :
2mm de la table osseuse vestibulaire
3mm entre les implants
1,5mm entre une dent et un implant
Si on recherchait à poser des implants les plus larges et les plus longs possible il y a quelques années, on reconnait aujourd’hui que les premières spires au niveau du col de l’implant supportent la majorité des charges masticatoires. On sélectionnera donc un implant avec un diamètre idéalement proportionné en fonction de la crête osseuse. Il faudra tout de même prévoir la possibilité de poser un implant d’un diamètre ou d’une longueur légèrement supérieure en cas de mauvaise stabilité primaire due, par exemple, a une erreur d’évaluation de la densité osseuse.
Ne prévoir qu’un seul implant en stock
À moins que vous n’envisagiez de ne poser qu’un seul implant chaque année, il n’y a aucun interêt à acheter vos implants au coup par coup. On considère qu’un cabinet qui entame une bonne dynamique implantaire pose en moyenne une quarantaine d’implant par an. Dans un souci financier, vous avez tout intérêt à passer une première commande globale en profitant d’une offre commerciale, lors de l’ADF par exemple. Dans un second temps vous n’êtes jamais à l’abri de surprises pendant l’intervention.
Les possibilités sont nombreuses, on peut recenser les plus fréquentes ici :
Mauvais contrôle lors de la prise de l’implant et chute de celui-ci
Geste inopportun qui souille l’implant
Changer d’avis sur la dimension ou le modèle d’implant en cours d’intervention pour s’adapter à une configuration osseuse non anticipée à l’examen radiographique
Mauvaise stabilité primaire, vous préférez placer un diamètre ou des spires plus larges
Patient coopératif, il souhaite finalement faire poser ses 2 implants lors d’une même séance
Annulation, vous avez la possibilité de rappeler un patient pour lui proposer une chirurgie plus tôt…
Si la majorité des industriels du secteur implantaire arrive à livrer les clients en 24 heures, il est toujours plus confortable pour un chirurgien-dentiste de pouvoir s’adapter facilement en fonction des aléas du cabinet.
Ne pas contrôler l’espace prothétique disponible surtout face à l’antagoniste
Avant de proposer de remplacer une dent manquante, il faut bien s’assurer qu’une fois l’implant posé, la prothèse supraimplantaire sera bien en occlusion avec un antagoniste existant, et d’une dimension normale.
En effet lorsque l’édentement est ancien, les déplacements des dents voisines et antagonistes compromettent parfois la réalisation prothétique. Cette erreur se voit souvent dans le cas de remplacement d’un seconde molaire maxillaire ou mandibulaire ou l’égression antagoniste est telle que la pose d’une couronne sur implant est impossible.
Votre démarche chirurgicale doit toujours être guidée par votre projet prothétique.
Ne pas prévoir large au niveau du rendez-vous
Vous avez bien observé votre tuteur. Vous avez même chronométré les dernières chirurgies effectuées avec lui. Mais pour cette chirurgie il n’y aura plus que vous et votre assistant(e). Vous allez être seul capitaine à bord pendant toute la durée de l’intervention et on ne va pas vous le cacher : vous allez être un peu stressé bien que très bien préparé…
Donnez-vous du temps, à vous et à votre équipe pour pouvoir être serein. Réserver une demi-journée pour une première pose d’implant n’a rien d’insensé lorsque l’on débute. C’est le meilleur moyen de vous assurer que vous disposez bien de tout ce qui vous sera nécessaire durant la chirurgie, mais également de vous assurer que tout sera bien en ordre une fois l’opération terminée.
Votre assistant(e) aura besoin d’un temps d’adaptation à ce nouveau protocole de soin qui nécessite à la fois un temps de préparation et un temps de décontamination plus long qu’un soin conservateur. La traçabilité des instruments et des implants devra être scrupuleusement collectée.
Se réserver un moment de calme après l’intervention est aussi un bon moyen de faire le point avec votre équipe sur le déroulement de la pose d’implant. Profitez-en pour relever ce qui a bien et moins bien fonctionné dans votre protocole. Quels peuvent être les points d’amélioration ? Quelles modifications apporter à votre intervention chirurgicale ?
Se réserver du temps est le meilleur moyen de conserver son calme et sa clairvoyance durant tout le temps de l’intervention, mais c’est également un excellent moyen de se recentrer après pour reprendre le cours de sa pratique.
Ne pas checker le matériel et de l’asepsie
Vous l’avez souvent entendu « un bon manager est capable de former et de déléguer ». Certes, pour autant cela ne signifie pas laisser son équipe en roue libre pour la gestion d’une nouvelle discipline au sein de votre cabinet. C’est à vous de garantir à vos patients une chirurgie dans des conditions optimales. Lors de réunions régulières avec votre équipe pensez à attirer leur vigilance sur certains points critiques en amont de la chirurgie :
A-t-on la référence de l’implant prévu la semaine prochaine ?
Disposons-nous de suffisamment de consommable ?
Est-ce que tous les documents sont à jour et/ou signés ?
Est-ce que les forets ont un pouvoir de coupe suffisant ? Faut-il les changer ?
Pensez également à vérifier systématiquement que tout fonctionne AVANT la chirurgie, notamment au niveau du moteur, cela vous évitera des manipulations stressantes et des fautes d’asepsie une fois le patient sur le fauteuil.
Faire l’économie de la facilité pour une première pose d’implant
C’est certain que ce premier implant a été source d’un investissement conséquent, une formation longue, une trousse de chirurgie, des kits de consommable stériles, des implants… À un moment donné vous allez être tenté de rationnaliser l’impact de vos chirurgies dans votre comptabilité. Pensez à cela également…
Ce cas complexe avec un déficit osseux ne serait-il pas plus simple avec un guide chirurgical ? Cela permettrait peut-être à votre patient d’éviter une chirurgie de comblement supplémentaire ou de devoir faire des kilomètres superflus pour être pris en charge par votre correspondant ?
On peut constater également que certaines solutions remarquables ont émergé ces dernières années pour optimiser les résultats de votre chirurgie. La gestion du profile d’émergence de votre prothèse avec un Profile Designer iPhysio® par exemple prend tout son sens.
Acheter certains instruments jetables peut vous faire gagner non seulement du temps mais un confort d’organisation lors de vos premières chirurgies.
En conclusion
Mettez toutes les chances de votre côté pour que vos premières chirurgies implantaires se passent dans les meilleures conditions. Réduisez le stress de cette intervention en prenant toujours en compte les éléments suivants :
Briefing d’équipe une semaine avant
Contrôle du matériel adéquat
Planning en rapport avec l’acte prévu
Debriefing post-chirurgie
Gardez-vous du temps pour revoir votre planification et n’hésitez jamais à rappeler votre tuteur quelques jours avant l’intervention. Ses conseils de dernière minute vous seront toujours précieux.
La prise en compte du parodonte est une évidence dans notre exercice moderne en omnipratique, en implantologie on s’intéressera également à son pendant : la péri-implantite. L’inflammation et l’ulcération des tissus péri-implantaires peut alors entrainer une perte osseuse allant jusqu’à la dépose de l’implant.
L’implant est un dispositif qui peut poser des problèmes bien spécifiques liés à la microbiologie péri-implantaire, ainsi qu’à certains facteurs locaux pouvant interférer sur cette microbiologie.
Les facteurs de la péri-implantite
La bonne santé implantaire passe par une ostéointégration réussie, c’est à dire par une capacité des tissus de l’hôte à adhérer et à proliférer à la surface de l’implant.
Cependant, pour des raisons non contrôlées, on observe parfois une destruction des tissus péri-implantaires, pouvant venir d’une transmission excessive de contraintes os/implant avec une prolifération microbienne au col de l’implant.
De nombreuses études ont permis de conclure que les agents infectieux jouent un rôle primordial dans l’altération de l’attache péri-implantaire et de sa destruction.
Quant à la surcharge occlusale, il a été démontré qu’elle ne joue qu’un rôle mineur dans cette destruction. Ceci est en faveur des implants courts, c’est à dire, avec inversion du rapport couronne clinique/racine implantaire. Ce type d’implant, malgré une surcharge occlusale avérée, reste stable tant que l’hygiène est contrôlée et rigoureuse.
Les facteurs locaux responsables d’une péri-implantite sont :
Une profondeur de poche importante (sup à 3 mm)
Un état de surface rugueux de l’implant et du pilier transmuqueux
Des corps étrangers dans le sulcus (ciment),
Une mauvaise adaptation prothétique
Une hygiène bucco-dentaire défectueuse
Les pertes osseuses
On peut distinguer 2 types de pertes d’intégration osseuse sur nos implants. Elles sont soit précoces soit tardives :
Complications précoces
Pas d’ostéointégration, un tissu fibreux s’interpose rapidement entre l’os et l’implant. La raison principale est bien souvent une chirurgie traumatique avec échauffement de l’os au forage de l’alvéole. Ce phénomène est souvent dû à un forêt réutilisé de trop nombreuses fois ou encore à une vitesse de rotation excessive. Une autre raison est un site mal cicatrisé ou parodontalement non maîtrisé.
Le remède : dépose de l’implant avec curetage minutieux de l’alvéole, puis, après cicatrisation, réimplantation si possible.
Complications tardives
On parle ici d’échec dans le maintien de l’ostéointégration pouvant survenir plusieurs années après la pose de l’implant. On observe une cratérisation autour du col de l’implant pouvant aller jusqu’à l’apex. Ceci est révélateur d’une prolifération bactérienne lente en périphérie des implants, au niveau de l’espace biologique implant-pilier/tissus épithélio-conjonctif.
Cet espace est plus fragile qu’autour d’une dent car il y a absence de cément, donc de fibres conjonctives. Il y a également une absence de desmodonte et, par conséquence, une faible vascularisation, réduisant le potentiel de réparation.
D’autres facteurs peuvent également contrarier cette ostéointégration :
Le tabac : La prévalence de péri-implantites chez le fumeur est 4 fois plus élevée que chez le non-fumeur.
Un angle d’émergence implant/os > à 30° est un risque significatif de péri-implantites.
Les limites sous gingivales mal adaptées, responsables d’une apparition de l’inflammation et d’une prolifération bactérienne.
Le ciment de scellement en sous gingival.
L’état parodontal non contrôlé.
Prévention et maintenance
Avant tout plan de traitement implantaire, il est nécessaire d’éliminer tous les problèmes parodontaux. Les poches parodontales résiduelles sont des réservoirs bactériens permettant la survie des germes pathogènes du biofilm sous gingival, ainsi que leur migration vers le sillon péri-implantaire.
Préférer autant que possible les prothèses transvissées pour éviter le ciment de scellement.
Pas de limites prothétiques sous gingivales en sur-contours. Il n’est pas envisageable d’adopter des conceptions prothétiques ne permettant pas un contrôle de plaque.
S’assurer d’une prophylaxie contrôlée afin de limiter la charge bactérienne parodonto-pathogène pouvant migrer vers les tissus péri-implantaires.
Vérifier le pouvoir de coupe des forets avant chaque chirurgie et les changer régulièrement.
Respecter les vitesses de rotation (2000 trs/mn maximum).
Irriguer le site chirurgical pendant le forage avec du sérum physiologique que l’on aura mis préalablement au frais.
Les traitements possibles de la péri-implantite
Si l’on est seulement en présence d’une mucosite, un retour à la normale sans destruction osseuse est possible grâce à :
Un contrôle de la prophylaxie, avec passage de brossettes adaptées et utilisation d’antiseptiques.
Une révision des contours prothétiques.
Si une péri-implantite s’est déclarée, la perte osseuse est irréversible.
Dans ce cas, il est judicieux de soulever un lambeau pour débrider les lésions comme l’on ferait en denture naturelle. Je préconise l’utilisation de curettes, d’ultra-sons et badigeonnages des surfaces contaminées par une solution de métronidazole.
Préparation de la solution
Verser le contenu d’une gélule de METRONIDAZOLE dans un flacon stérile et rajouter 5-6ml de sérum physiologique
Refermer le flacon
Agiter =>la solution devient alors trouble
Placer le flacon au bain-marie une dizaine de minutes pour réchauffer la solution
Agiter de temps en temps pour obtenir une solution limpide
Si la perte osseuse est supérieure à 50% de la hauteur de l’implant, l’extraction de ce dernier devient la solution.
En conclusion
Avant d’implanter, il faudra toujours rester vigilant chez les patients ayant perdu leurs dents à la suite d’une parodontite évolutive.
Dans tous les cas de figure, après implantation, une maîtrise de la prophylaxie par le patient ainsi que des contrôles réguliers chez le praticien permettent de pérenniser les résultats.
Ce qui est frappant lorsqu’on rencontre Ivan c’est sa curiosité spontanée. Tout ce qui touche de près ou de loin au monde de l’art dentaire le séduit et le questionne. C’est d’ailleurs ce qui ressort de mon entretien avec lui ce jour-là : un prothésiste dentaire séduit et passionné par son métier qui s’est remis en question toute sa carrière.
Ivan est né à Milan en 1963, il grandit en écoutant son frère ainé prothésiste parler de son métier et passe du temps à l’observer travailler. Pour lui ça ne fait aucun doute : plus tard il réalisera des prothèses dentaires. Ivan commence sa formation en Italie dès ses 14 ans. Ce sera une période studieuse et délicate jusqu’à ses 19 ans dont il se souvient de la rigueur : « En Italie c’était bien différent à l’époque. Je travaillais dans un laboratoire le jour et j’allais ensuite me former aux cours du soir. C’était très contraignant alors qu’à cet âge on a surtout envie de s’amuser. »
Une fois son diplôme en poche, Ivan intègre un laboratoire au sein d’un cabinet dentaire où il travaillera beaucoup en prothèse adjointe. Puis en 1987 il effectue un voyage au Mexique durant lequel il rencontrera une jeune française qui deviendra son épouse. Il a donc 23 ans lorsqu’il vient s’installer en France.
Un laboratoire de prothèse en France
« Quand je suis arrivé en France j’ai intégré un grand laboratoire de prothèse spécialisé dans de grosses reconstitutions, on faisait des bridges complets, beaucoup de réhabilitations occlusales… ». Le propriétaire de ce laboratoire s’appelle Marc Vincent et c’est lui qui lui donnera les meilleurs conseils à notre jeune prothésiste pour travailler dans ce métier.
« Il m’a appris énormément. C’est lui qui m’a donné le goût du travail bien fait, bien fini, de prendre le temps et le soin d’aller au bout de mon labeur. C’est ce qui fait aussi que j’aime tellement ce métier, que j’ai toujours pris énormément de plaisir à travailler. » Ivan sourit et me dit que c’est précieux d’aimer ce que l’on fait, qu’il n’a que rarement eu la sensation de travailler finalement.
Il m’explique aussi combien il a été rêveur toute sa vie et que parfois ça ne lui a pas rendu service. « Marc m’a expliqué très vite que nous sommes une profession discrète qui travaille dans l’ombre du dentiste, qu’il faut s’appliquer dans son travail mais ne pas s’attendre à beaucoup de retours. J’ai mis du temps à l’accepter et surtout à prendre en compte toute la valeur de ce conseil. « Ne t’attend jamais à rien en retour ». J’ai mis du temps à le comprendre mais après ça m’a beaucoup servi à tempérer la passion qui m’animait. Quand tu fais quelque chose pour le plaisir de le faire, c’est bien plus constructif que de travailler pour des bravos qui ne viendront pas. »
La création du laboratoire
En 1992, Ivan se sent assez expérimenté pour monter son propre laboratoire. Il s’installe à son compte malgré un contexte économique peu favorable à l’entreprenariat et loue une cheville à une autre prothésiste. L’ambiance est plutôt bonne et Ivan développe son réseau de clients avec un fort pourcentage de travaux réalisés en implantologie.
Très rapidement Ivan décide avec son associée d’acheter un laboratoire ensemble et ils le conçoivent avec beaucoup de soins. « Je voulais un endroit propre et accueillant, un lieu agréable pour recevoir les patients lorsque les praticiens me les envoyaient. On a fait de gros travaux, nous nous sommes beaucoup investis dans ce projet. Avec le recul, je me rends compte que j’attendais trop de ce laboratoire, j’ai un peu trop rêvé. J’ai fait quelque chose de superbe qui n’a pas forcément été rentable pour mon exercice, dit-il avec un sourire nostalgique. C’est comme ça que je me suis confronté aux limites de ce métier : on ne sera toujours que des hommes de l’ombre. Si je devais refaire quelque chose dans mon parcours je pense que j’aurais aimé être dentiste pour être vraiment au contact des patients. Je me suis aperçu de ça un peu trop tard pour reprendre mes études. »
Les intérêts du numériques en prothèse dentaire
Dès 1999 Ivan comprend les intérêts du numérique en prothèse et n’attend pas pour s’équiper, il achète un scanner et se forme pour utiliser les apports du digital dans son laboratoire. « On a une qualité qui peut se reproduire à l’infini à chaque fois. Une précision inégalée. Une reproductibilité de fabrication aussi. Manuellement on ne pouvait pas décider de faire des chapes à 0,4 mm partout et avoir des bords aussi précis avec cette facilité d’exécution. En 10 minutes n’importe qui pouvait faire une chape avec une précision étonnante. On allait vers l’implantologie et l’usinage des pièces pour les connectiques implantaires étaient déjà largement mieux que les coulées. On pouvait donc proposer à un coût équivalent un produit plus précis, plus fiable, plus rapide et parfois même moins cher, l’intérêt était incontestable. »
Le goût de la formation et de la transmission
Il reçoit à cette époque des étudiants en dernière année à Garancière en stage d’une semaine dans son laboratoire : « J’en ai revu certains des années après qui me disaient combien ce stage leur avait été bénéfique et qu’il avait pu développer une relation de confiance avec leur prothésiste parce qu’ils avaient compris les problèmes auxquels ils pouvaient faire face durant leur semaine chez moi. Si tu ne comprends pas les problèmes de l’autre, comment veux-tu les résoudre ? » Il trouve que ce type de relation de travail basée sur la communication et l’échange devrait être une norme. « On peut ramener ça au football en fait.Tu peux avoir les meilleurs joueurs du monde dans ton équipe, s’ils ne jouent pas ensemble en bonne cohésion, t’as pas d’équipe, ou en tous cas tu n’as pas de succès » explique Ivan.
En 2008 l’investissement et le travail du laboratoire est récompensé par un prix de la CRAMIF pour la qualité de vie au travail, mais en 2016 il faut se poser de bonnes questions pour l’avenir du laboratoire. « Il aurait fallu 250 000 euros pour s’équiper complètement en digital et franchir le cap du numérique qui devenait un incontournable des laboratoires de prothèse. On ne se voyait pas ni l’un ni l’autre refaire un nouvel effort financier. On a décidé de vendre et je suis parti travailler pour une société qui produit des implants. »
Ivan y restera 2 ans avant d’intégrer le réseau de centres dentaire DENTEGO en tant que prothésiste référent.
Un nouveau défi avec DENTEGO
« Le souci chez DENTEGO c’est que tout ce que je fais me plait. Il faut bien que je commence mes journées par quelque chose mais j’apprécie chaque part de ma fonction. Je me déplace environ 100 jours/an directement dans les centres pour accompagner les praticiens dans leurs projets prothétiques et c’est vraiment un moment plaisir pour moi qui passe enfin un moment au contact des patients. Les gens découvrent notre métier et c’est très gratifiant. »
De fil en aiguille il profite de ces échanges pour poursuivre sa formation et sa culture du métier : lecture de scanner, lecture de radios, participation aux projets de développement de la chirurgie guidée complète en implantologie à l’intérieur du réseau… « J’ai le sentiment que plus j’avance, plus je suis ignorant » dit-il avec un réel plaisir.
Il réalise des tutoriels pour les équipes du laboratoire, assure la formation interne du personnel et participe au contrôle qualité des prothèses. Ivan garde le plaisir de l’indépendance en étant très autonome dans la structure. Il apprécie être aujourd’hui formé en digital par des anciens collaborateurs qu’il a lui-même formés.
Conseils pour les jeunes prothésistes dentaires
Quand je demande à Ivan s’il a un conseil à donner à de jeunes prothésistes il n’hésite pas une minute : « Il faut rester dans la communication et essayer de faire valoir son point de vue. Parfois si on respecte à la lettre les consignes d’une fiche de labo on risque de compromettre la qualité de la prothèse, c’est important d’expliquer et d’argumenter son point de vue. Vissée ou scellée c’est une chose mais parfois il faut faire des compromis pour la pérennité de restauration prothétique. » Même s’il reste un passionné d’implantologie, Ivan déplore un peu que désormais la prothèse adjointe soit laissée de côté et qu’on la boude « Il y a un vrai savoir-faire, et tout le monde ne l’a pas. C’est dommage de ne pas se former plus sur ce sujet car si l’implantologie se démocratise, la prothèse adjointe est encore une réalité pour de nombreux patients. Mais ce n’est pas simple de faire une belle réalisation fonctionnelle, ça demande du temps et une formation rigoureuse »
Le meilleur souvenir d’un prothésiste dentaire
Je suis curieuse et je demande à Ivan de me raconter un bon moment dans sa carrière pour finir notre entretien. Il plisse un peu les yeux avec un sourire ému avant de raconter « On avait travaillé sur un cas complexe, et j’étais venu au fauteuil à plusieurs étapes du projet pour accompagner le praticien et sa patiente et récupérer le plus d’éléments possible in situ. J’ai revu la patiente après la pose et elle m’a dit « à chaque fois que je souris je pense à vous ». Et moi à chaque fois que je le raconte j’ai la chair de poule, parce que c’est vraiment ça le sens de ce métier. »
Il est comme ça Ivan, il a le sens d’un métier émouvant.
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Bistouri, ciseaux à gencive, forets ou encore décolleur et pince Gouge… En implantologie les instruments indispensables qui constituent votre trousse de chirurgie peuvent vite être très nombreux. En formation nous avons l’occasion d’échanger avec de nombreux praticiens qui nous parlent de leurs préférences lors de leurs interventions. Exhaustifs ou minimalistes ? Certains chirurgiens-dentistes très prévoyants réalisent leurs interventions avec une trentaine d’instruments, d’autres préfèreront travailler avec moins de dix.
On vous propose de faire le point dans cet article sur les 9 instruments qui doivent figurer sur votre table pont le jour J.
Les instruments de chirurgie en implantologie
Curette de chirurgie : Évidemment vous pouvez être un as du flapless, il y aura toujours une chirurgie qui vous rattrapera et vous obligera à réaliser un lambeau. En effet après examen radiologique et clinique minutieux pré-chirurgicale, on s’attendra à découvrir à la levée du lambeau différents élément. Par exemple:
un résidu radiculaire inclus dans le tissus spongieux
un reste de tissus de granulation que l ‘on aura pris pour une vacuole spongieuse un peu volumineuse.
Dans ces cas, la curette (Hemingway ou Lucas) sera du plus bel effet.
Curette paro : Souvenez-vous des 3 incontournables de l’ostéointégration ! Stabilité primaire, temps de cicatrisation respecté ET absence de tissus non-compatibles. Prévoyez toujours de pouvoir retirer des résidus fibreux et muqueux collés à la table osseuse. L’idée est de faire place nette sur votre site implantaire avant de débuter votre forage. On vous recommande d’opter pour un instrument parodontal assez fin pour plus de précision de type curette de Gracey. La crête osseuse pourra également être raclée avec la lame de votre bistouri.
Décolleur : À la vérité il ne s’agit pas de vous en recommander un seul ici mais plutôt deux. Chaque chirurgie est différente, il faut que votre trousse puisse s’adapter à une pose d’implant unitaire comme plurale. Un décolleur mince type Molt est idéal pour les espaces implantaires très réduits. À l’inverse vous pouvez investir dans un Prichard qui sera plus polyvalent grâce à sa large spatule ou encore dans un Minnesota qui vous permet d’écarter dans la foulée la joue ou la lange du patient grâce à son manche.
Instrument de mesure : Incontournable. Un des aspects évident dans la réussite de votre chirurgie implantaire sera le bon report en bouche de votre planification ; vous devez impérativement vous équiper d’un instrument de mesure. Dans un premier temps une sonde graduée pourra faire l’affaire mais nous vous recommandons d’investir par la suite vers une jauge graduée spécialement conçue pour la pratique de l’implantologie. En effet Lorsque l’on pose plusieurs implants, le calcul de l’écart entre les implants est garant de la bonne réalisation prothétique. Ainsi un pied à coulisse ou une jauge à drapeau seront une aide précieuse.
Gestion de l’incision et des sutures
Lame de 15 : Certain aiment avoir une lame de 11. D’autres garderont une lame de 12 (on la réserve pour les prélèvements distaux au palais) pas loin au cas où… Pour autant en implantologie on restera sur la lame de 15 qui apporte précision et confort de travail pour la réalisation des lambeaux. Lors de chirurgies plus fines on pourra également réaliser les incisions avec une lame 15 C pour encore plus de minutie.
Pince à lambeau : On sait que vous êtes dans une logique conservatrice à tout instant : proscrivez donc les pinces avec un mors muni de griffes qui risquent de déchirer la muqueuse lorsqu’elle est fine. Préférez des mors avec des stries fines pour une bonne préhension et une meilleure préservation des tissus. On réserve les pinces droites au secteur incisivo-canin et les pinces courbes si vous travaillez en postérieur. Vous pouvez également avoir recours à des précelles à mors diamanté qui vous offrent un instrument « multi-usage » très efficace. En effet, elles ne glissent pas et peuvent saisir avec un bon grippe les tissus muqueux sans les léser mais également la petite instrumentation rendue glissante par la salive.
Pince porte-aiguille : Là encore on pourra opter pour plusieurs pinces. Pour autant on mettra de côté le porte aiguille de Mathieu qui n’est pas toujours très confortable à utiliser et dont le mors est un peu large pour l’implantologie. De même on réservera la très précise Castroviejo à des chirurgies plus fines type greffe gingivale. L’idéal en implantologie serait une pince porte-aiguille Mayo-Hegar qui assurera une prise en main idéale et un geste assuré lors de la réalisation de vos sutures.
Les instruments de votre binôme
Miroir ou écarteur : On va le répéter encore une fois : vous n’opérez pas seul. Votre assistant(e) a besoin d’un instrument qui lui permettra d’offrir un meilleur accès au site implantaire. Prenez un moment pour en parler ensemble et évaluer ce qui lui permet d’être efficace et confortable pendant les interventions. Certains miroirs proposent des manches ergonomiques conçus dans des matériaux qui assurent une bonne prise en main sans risque de glisser. Il en est de même pour les écarteurs, pour maintenir la gencive loin du foret sans gêner votre visibilité préférez des instruments plutôt longs qui lui permettront de conserver de la distance tout en prenant des points d’appui.
Aspiration : Si ça parait évident c’est pourtant un véritable sujet. Premièrement parce qu’une aspiration de qualité vous permettra d’avoir une bonne visibilité durant toute la durée de l’acte chirurgical, mais encore plus parce que ce n’est pas vous qui la manipulez mais votre assistant(e). Aspiration jetable ? Aspiration en inox réutilisable ? Canule de 4mm ou de 2.5mm de diamètre ? Cela vaut vraiment la peine de faire quelques tests en amont lors de chirurgies simples voire durant des détartrages. Ces interventions vous permettront de constater ensemble quelle canule vous convient le mieux tant pour l’aspiration du sang que pour la salive. Le confort de vos patients en chirurgie en dépend.
Si le jetable est fortement recommandé pour des raisons d’ergonomie dans la gestion du protocole d’hygiène, on ne peut nier que les canules en inox stérilisables conservent des avantages. En effet, elles permettent à l’aide-opératoire de tenir à distance plus facilement le lambeau ou de maintenir la langue avec plus de fermeté qu’une canule en plastique.
Combien coutent les instruments en implantologie ?
Bien sûr il ne s’agit ici que d’une base pour vos premières interventions. À vous d’affiner en fonction de vos besoins et de vos expériences en implantologie. Vous opterez peut-être pour des bistouris jetables ou vous préférerez investir dans un manche porte-lame ergonomique permettant un retrait sécurisé. Le prix variera alors de quelques euros pour cinq instruments à plus de 150€ pour un manche « full options ».
Allez-vous emballer vos instruments dans des sachets stérilisables un à un ou bien allez-vous les réunir dans une caissette dédiée ? Pensez à rajouter alors une centaine d’euros à votre kit. Le lieu de fabrication de vos instruments vous renseignera également sur la qualité de vos instruments. D’une marque à une autre vous constaterez ainsi des écarts importants dus à la qualité du métal employé et aux finitions apportées.
Comment en prendre soin ?
Votre trousse d’instruments de chirurgie est un des piliers de vos succès en implantologie. Votre binôme est partie prenante dans la sélection de ces instruments puisqu’il/elle sera amené(e) à utiliser certains d’entre eux mais également parce que c’est elle/lui assure la stérilisation entre les chirurgies. Soyez vigilant sur la qualité des produits utilisés pour la décontamination, proscrivez les aldéhydes. Prenez soin de vos instruments : évitez les chocs inutiles et les frottements entre eux pour préserver leur pouvoir de coupe. Pensez aussi à les faire affuter une fois par an par un professionnel pour prolonger leur durée de vie.
En conclusion
Ne choisissez pas à la légère les instruments chirurgicaux qui vont vous accompagner pendant vos premiers cas et vous suivre lorsque vous développerez votre expérience en implantologie. Prenez le temps d’échanger avec un confrère plus expérimenté pour profiter de son retour d’expérience. N’hésitez pas à faire venir des distributeurs au sein de votre cabinet ou encore à profiter de l’ADF pour pouvoir manipuler vos futurs partenaires de chirurgie.
Votre confort de travail et la qualité de vos soins s’en ressentiront sur le long terme.
Un des aspects principaux du métier d’assistante dentaire au fauteuil est le travail à 4 mains en implantologie. Si certaines assistantes préfèrent développer l’aspect administratif et prise en charge du patient, d’autres évoluent comme de véritables aides-opératoire de la sphère orale. Nous vous proposons de faire un point sur les aspects incontournables de la pratique à travers cet article.
Le travail à 4 mains en chirurgie
Une assistante dentaire ne travaille jamais seule en bouche. Lorsque l’on parle de travail au fauteuil et/ou de travail à 4 mains il s’agit exactement de l’intitulé du poste et de la mission de la profession : assister le chirurgien-dentiste. On peut considérer trois axes majeurs lors de cette assistance :
Écarter
Aspirer
Éclairer
Écarter : il s’agit de tenir à distance les éléments anatomiques pouvant gêner le chirurgien-dentiste dans son champ de vision et de travail (joues, lèvres, langue, lambeau). L’assistant(e) doit faciliter l’accès au site opératoire avec un double objectif : donner plus de confort de travail au praticien mais également sécuriser les téguments du patient. En effet, en tenant à distance la langue de la fraise par exemple, on s’assure qu’aucune blessure inopportune se produira. On peut ajouter que lorsque les tissus sont gardés éloignés des instruments de travail, le praticien pourra ainsi intervenir avec plus de visibilité et de précision.
Aspirer : l’aspiration lors de soins nécessitant une irrigation constante permet d’évacuer les débris biologiques. Elle apporte un confort évident au patient pendant la durée du soin. L’utilisation du crachoir étant désormais proscrite, l’aspiration devient un aspect capital du process opératoire. En implantologie, l’aspiration chirurgicale est un garant indispensable de la clarté du site implantaire.
Éclairer : la manipulation du scialytique est délicate, d’autant qu’elle dépend totalement des deux précédentes actions. En effet, si vous ne préservez pas la disponibilité du champ en écartant correctement les muqueuses et en conservant une aspiration régulière, vous ne pourrez pas produire un éclairage suffisant en bouche. Profitez des soins plus simples pour vous entrainer à bien éclairer chaque cadran de la bouche du patient. Le détartrage est idéal par exemple puisque chaque secteur de la sphère orale est exploré.
Les bons gestes en implantologie
Votre binôme ne changera pas beaucoup dans sa gestuelle habituelle, pourtant vous prendrez une attention particulière au transfert des instruments. Ils s’effectueront en effet au niveau du thorax du patient, à proximité du menton. La prise en main par le praticien sans que celui-ci n’ai besoin de quitter le champ opératoire du regard sera ainsi facilitée.
Veillez à proposer l’instrument du bout de vos doigts, partie travaillante entre vos doigts puis à placer le dispositif médical directement dans la main du praticien, dans le sens idéal du travail.
Soyez prévoyant(e) ! Il peut arriver que vos gants se déchirent en récupérant un instrument aussi pensez à prévoir une paire de gants stériles en plus au cas où vous deviez les changer en cours de chirurgie.
Si votre aspiration doit être constante pendant la réalisation du puits de forage, vous ferez alors attention à ne pas toucher l’implant avec un quelconque instrument pendant sa mise en place, ni même avec la canule stérile.
Ne travaillez pas à main levée ! En chirurgie comme en omnipratique, prenez des points d’appui pour sécuriser vos gestes et ne pas trembler.
Astuce & conseils
On ne le répètera jamais assez : soyez prévoyant(e) : pensez à sortir certains instruments et consommables en surplus. Si un instrument tombe au sol, vous en avez toujours un autre sous blister stérile à utiliser.
Inspirez-vous des autres ! Prenez le temps d’observer vos collègues au travail pour comprendre et intégrer le mécanisme et la chorégraphie des gestes et des échanges en chirurgie. Chaque nouvelle chirurgie est un bon soutien de votre formation en implantologie.
Soyez compatissant(e) : les patients ont souvent une appréhension de la chirurgie implantaire. C’est l’occasion d’avoir un discours rassurant et une présence chaleureuse.
Prenez soin des patients jusqu’au bout, pensez à prendre de leur nouvelles quelques heures plus tard, ce sera toujours très apprécié.
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