On entend souvent que l’art dentaire est synonyme de métier passion… C’est bien ce qui caractérise la trajectoire professionnelle de Garance, assistante dentaire depuis 2016. Elle nous raconte ici une reconversion réussie et son expérience de la formation en tant qu’assistante dentaire.
Garance souhaitait travailler dans un métier de soin mais également auprès des animaux. « J’étais passionnée d’équitation et donc je suis devenue cavalière-soigneuse à vingt ans. »
Tout est parfait dans le meilleur des mondes durant quinze ans, puis un besoin de changement apparait.
« Plus le temps passait plus ça devenait difficile. Je prenais 36 ans, et je me posais des questions. Travailler avec les animaux c’est accepter d’être dehors par tous les temps. Pas de grasses matinées, le week-end on est sur les terrains de concours : la vie sociale finit par en prendre un coup. »
Garance veut se reconvertir et reste sur son idée première « Je voulais soigner mais je me suis rendue à l’évidence : il fallait faire une croix sur le secteur animalier »
Reconversion assistante dentaire
C’est l’idée du soin pour autrui qui reste. « Travailler dans le médical m’avait toujours tenté mais reprendre toutes mes études à mon âge était impossible. » C’est Pôle Emploi qui va lui ouvrir une nouvelle voie…
« Il y avait des annonces pour le métier d’assistante dentaire. Je ne connaissais pas cette profession mais le descriptif m’a tout de suite plu : ça cochait toutes les cases. C’était un métier du soin et la formation était courte et rémunérée, ce qui était idéal d’un point de vue financier. »
Garance va d’abord réaliser une immersion professionnelle dans un cabinet dentaire pour découvrir le métier pendant 3 semaines. « Soins conservateurs, prothèse, détartrages : j’ai été dans le bain tout de suite ! Non seulement ça m’a plu et ça a confirmé mon intérêt pour ce poste mais en plus ça a été hyper formateur.
Lorsque j’ai par la suite intégré un cabinet dentaire pour faire ma formation initiale avec la CNQAOS je n’étais déjà plus en phase de découverte : je connaissais les protocoles de base de stérilisation, j’avais des notions de travail à 4 mains et puis surtout à 36 ans c’était un vrai projet qui m’amenait là. Je n’ai pas choisi cette formation par hasard ».
Si la formation initiale de Garance se passe bien elle enchainera néanmoins plusieurs expériences avant de trouver le cabinet dans lequel elle travaille aujourd’hui depuis 4 ans. « Ça n’a pas toujours été simple de trouver ma place au départ et j’ai dû quitter deux cabinets parce que l’ambiance de travail ne me convenait plus ou pas. Je regrette vraiment cette difficulté à communiquer au sein des cabinets. Cela crée souvent des troubles alors qu’à la base il s’agit d’ajustement mineurs à faire pour que tout redevienne fonctionnel. »
La formation d’assistante dentaire
Après lorsqu’elle intègre son cabinet actuel, Garance repart aussitôt en formation « Franchement c’est une belle surprise ! J’ai la chance de travailler avec quelqu’un qui m’inclut dans ses formations, du coup je continue d’actualiser mes compétences régulièrement. Il n’y a pas de limites avec ce métier, on en a toujours à apprendre. Le praticien avec qui je travaille s’est formé en implantologie, je l’ai suivi avec une formation dédiée à mon métier. Là on va enchainer avec une formation sur la prophylaxie et les méthodes de prévention et de motivation à l’hygiène. »
Plus tard Garance aimerait bien compléter ses compétences avec une formation en gestion des conflits : « Quelque chose de plus axé Management, je suis certaine que ça peut aider à mieux travailler ensemble » explique-t-elle avec une réelle appétence.
Aujourd’hui Garance est à l’aise dans son poste « Sincèrement j’aime tout ce que je fais ; j’ai un penchant plus net pour les extractions de dent de sagesse que pour l’endodontie c’est certains mais il n’y a pas vraiment d’acte dentaire qui me rebute. La grosse difficulté du poste est à mon sens au niveau du secrétariat. On en a une image assez simpliste alors qu’en fait c’est un poste clé. Les patients sont en demande toute la journée au téléphone, organiser le planning n’est pas aussi simple que ça en a l’air et il faut maitriser toute la paperasse liée à la CCAM et aux mutuelles. Nous avons la chance d’avoir une assistante dédiée au secrétariat désormais car j’avoue que c’est un travail à plein temps et que je suis heureuse de pouvoir me concentrer sur le travail à 4 mains au fauteuil depuis son arrivée. »
Un conseil pour une assistante dentaire
C’est un conseil qu’on m’a donné en formation à la CNQAOS et je reconnais qu’il me sert au quotidien : « Organiser le planning du cabinet dentaire de façon cohérente. C’est la clé de tout : le bon roulement du matériel, les périodes d’attention ou de fatigue ; ça permet aussi d’éviter de se retrouver avec une tonne de stérilisation à faire le soir avant de partir. Ça engendrera des heures supplémentaires non-prévues et c’est source de conflit pour tout le monde à la fin. Et aussi je pense qu’il faut mettre un peu de distance avec la vie privée. C’est un métier passionnant mais il n’a rien de calme, plan-plan, tranquille. Les moments de repos sont importants, il faut les savourer et savoir déconnecter. »
Si Garance aime bien passer du temps à scroller sur les réseaux sociaux elle n’y trouve pas beaucoup d’éléments de progression « Il y a un peu à boire et à manger sur les réseaux. On est plus dans le divertissement et le bureau des plaintes que dans le partage de cas cliniques et de problématiques concrètes. Quand je me questionne sur un sujet précis je préfère aller sur les forums comme celui d’Eugenol, il y a de la bonne humeur aussi mais on a plus d’échanges sur des cas cliniques.
Le futur au cabinet dentaire
Et dans 10 ans ? Comment imagine-t-elle sa profession ? C’est certain que je ne serais pas contre une évolution vers les assistantes dentaires de niveau 2 voire vers de postes d’hygiénistes en France. Il faudrait officialiser certaines pratiques courantes dans les cabinets et réactualiser un peu la fiche métier. Moi, je suis fière aujourd’hui d’être assistante dentaire qualifiée. C’est une profession qui demande beaucoup, on a des journées intenses et notre rôle de soutien est aussi important envers les praticiens qu’envers les patients. Garance adore le lien avec ses patients « Bien sûr il y a des périodes plus compliquées que d’autres et on ne s’entend pas avec tout le monde. Mais dans l’ensemble le contact humain est vraiment un des aspects les plus gratifiants de ce métier. Et les boites de chocolats de fin d’année ne gâtent absolument pas la qualité de cette relation ; bien au contraire », dit-elle avec un sourire gourmand.